• La vérité se dit le jour et les mensonges se disent la nuit...

     

    Or, ce matin-là, un souffle puissant a balayé l'océan. L'eau s'est gonflée en vagues, l'écume a jailli.

    Une brise, une petite brise a emporté quelques gouttes, quelques petites gouttes d'eau au-dessus des flots. Effrayées, elles se sont serrées les unes contre les autres, un petit nuage  est né.

    Léger comme un papillon, il a voyagé au gré du vent. Essoufflé, il s'est posé à la cime d'un noisetier. ce que le petit nuage ne savait pas c'est qu'il s'était posé juste au-dessus du canal que vous connaissez tous et qui vous mène d'écluses en écluses, de Nantes à Brest.

    Il s'est penché, et là, au bord d'une rivière, un homme se lamentait. Alors, il a écouté:

    - Rien à manger à la maison. Depuis ce matin, pas un poisson n'a mordu à ma ligne. Qu'allons-nous devenir, ma femme et moi?

    Alors qu'il allait partir, Lomig a attrapé une toute petite truite arc-en-ciel. La toute petite truite s'est mise à parler et elle a dit:

    - Lomig, si tu veux me faire grâce et me laisser en vie, je te donnerai tout ce que tu voudras.

    - Eh bien! Ma petite truite, a répondu Lomig, si tu me dis la vérité, tu pourras nous faire beaucoup de bien car nous sommes bien malheureux, ma femme Soizig et moi. Depuis longtemps, nos écuelles sont vides.

    - Tu n'as qu'à retourner chez toi et tu trouveras une table bien garnie.

    Lomig a rejeté la truite à l'eau et elle s'est fourrée dans un tout petit trou.

    Rempli d'espoir, il a repris le chemin du retour.

    Arrivé chez lui, il a trouvé une table bien garnie.

    En pensant à la petite truite, ils se sont mis à table. Ils ont bien mangé, bien bu. Avant de se coucher, ils se sont mis à danser.

     

    Le lendemain, Soizig a dit à Lomig:

    - Nous sommes bien heureux d'avoir eu un si bon repas, mais il nous manque quelque chose: il faudrait que tu retournes à la rivière et que tu demandes à la petite truite une plus belle maison que celle où nous sommes.

    Lomig est parti aussitôt et quand il est arrivé à la rivière, il s'est écrié:

    - Petite truite, où es-tu?

    - Dans mon trou, répondit la petite truite, Que me veux-tu? 

    - Ma femme Soizic m'envoie te dire que nous sommes bien heureux mais que notre maison n'est pas convenable et qu'il nous faudrait une plus belle.

    - Va-t-en chez toi, a répondu la petite truite. Tu y trouveras ce que tu désires.

    Puis elle a plongé et est retournée dans son tout petit trou.

    Rempli d'espoir, Lomig a repris le chemin du retour.

    En arrivant chez lui, Lomig a trouvé une belle maison à la place de l'ancienne et sa femme était déjà dedans, bien contente d'un logis si somptueux.

    Tous deux étaient très heureux. Lomig a pris Soizig dans ses bras et ils se sont mis à danser.

    Mais cela n'a duré que quelques jours. Au bout de ce temps Soizig a dit à son mari:

    - Il faut que tu retournes voir la petite truite. Tu lui demanderas de beaux meubles pour mettre dans la maison, car les nôtres sont trop vieux et du beua linge pour remplir nos armoires.

    Lomig est encore retourné à la rivière:

    - Petite truite, où es-tu?

    - Dans mon trou, a répondu la petite truite. Que veux-tu?

    - Ma femme Soizig aimerait avoir de beaux meubles et du beau linge dans la maison que tu nous as donnée.

    - Ils sont en place, dit la petite truite.

    Puis elle a plongé et est retournée dans son tout petit trou et Lomig a repris le chemin de la maison.

    Arrivé chez lui, Lomig a trouvé sa femme en admiration devant les beaux meubles et les armoires bourrées de fine toile. Ils ont revêtu les plus beaux habits et se sont mis à danser.

    Le bonheur dura quelques jours puis la femme dit à l'homme:

    - Mon pauvre homme, nous commençons à être bien vieux et nous ne pourrons bientôt plus marcher. Il nous faudrait une voiture.

    Lomig est donc parti une nouvelle fois à la rivière. Arrivé sur place, il a dit:

    - Petite truite où es-tu?

    - Dans mon trou. Que me veux-tu?

    - Ah! ma pauvre petite truite! Ma femme est lasse de marcher à pied. Et voilà qu'elle voudrait une voiture maintenant!

    - retourne chez toi, dit la petite truite. Il y aura un équipage à ta porte.

    Et hop! Elle a replongé!

    Lomig est reparti.

    En arrivant devant chez lui, il a trouvé devant sa porte, une belle voiture toute dorée, avec deux chevaux, un cocher et deux laquais.

    A partir de ce jour, Lomig et Soizig ont vécu heureux, comme des rois. Ils passaient leur temps à se promener dans la campagne dans leur belle voiture.

    Un jour qu'ils étaient en promenade, ils ont rencontré une mendiante très vieille, appuyée sur un bâton. Elle leur a demandé s'ils voulaient bien la faire monter en voiture avec eux parce qu'elle était bien fatiguée et qu'elle ne pouvait plus marcher.

    Mais Soizig qui était toute fière de sa belle voiture, a tordu le nez en voyant les guenilles de la mendiante et elle a refusé de la laisser monter. La mendiante s'est alors adressée à Lomig en lui faisant la même prière mais le bonhomme qui ne voulait pas d'histoires avec sa femme a ordonné au cocher de fouetter ses chevaux.

    Alors la mendiante, d'un seul coup s'est redressée comme si elle n'avait jamais eu le dos voûté. Elle a donné un coup de son bâton à la voiture - qui est devenue en un instant une citrouille tandis que les chevaux devenaient , l'un - un gros pou, l'autre - une grosse puce.

    La vieille mendiante, c'était la petite truite. Et c'était une fée. Elle a écrasé les deux vilaines bêtes. Quant à Lomig et à Soizig, en punition de leur mauvais coeur, ils sont morts dans la misère.

    Le petit nuage, ému, a versé  quelques larmes de pluie sur la terre bretonne. Le vent, qui n'aime pas que l'on s'attarde, l'a secoué. Le petit nuage a frissonné et, un peu vexé, s'en est allé.

    ...

     

     L'histoire se poursuit en Chine et en Syrie...

     

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